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Édition de lancement – juin 2020

Pour cette offre de lancement réservée à quelques proches, nous vous proposions de faire votre choix parmi les mots-clés suivants. Mis à part pour l’accord mots-vin, livre et vin pouvaient être commandés séparément, même si présentés ensemble.

1. Auteure américaine, dystopie, liberté d’expression, science-pas-si-fiction et phallocratie. Ce livre était présenté en même temps que le vin rouge, léger, glouglou, sans sulfites ajoutés, de Touraine/Loire et 100 % gamay

2. Pudeur japonaise, solitude, mal-être intérieur, écriture métaphorique ainsi que de silences et non-dits et un vin rouge, léger, fruité, bio, de Touraine/Loire, cabernet franc/grolleau

3. Premier roman étourdissant, violence familiale, déterminisme, amour de sœur

4. Premier roman (noir), amis d’enfance, abus de confiance et souvenirs amers

5. Histoires de femmes, destins croisés, la part du colibri, solidarité, mots pour maux et un vin portugais, blanc et sec, remarquable par son acidité et sa fraîcheur dont les cépages étaient “trajadura et alvarinho”

6. Auteure indo-canadienne, poésie, illustration, féminité, résilience et un vin blanc, souple, fruité, bio, Touraine/Loire, chenin blanc, sauvignon

7. Littérature américaine, nature et héroïne sauvages, secret de famille, légèrement fantastique et roman initiatique

8. Inspiré de faits réels, historique romancé, portrait de femme, Nouvelle-Angleterre puritaine, quête de liberté

9. Autobiographie et enquête, démons intérieurs, peine de mort, poids du silence, sévices et un vin rouge, fruité, finale épicée, bio, Côtes du Rhône, syrah, grenache, vigneronne

10. Contes, héroïnes féminines, de tous temps, de tous lieux et adieu les clichés et un vin blanc, fruité et vif, à la finale minérale de Touraine, dans la Loire, 100 % Sauvignon

11. Roman choral, nature writing, écoterrorisme, communication et monde végétal et un vin rouge, généreux, aux tanins veloutés et notes épicées, Côtes du Roussillon, syrah/carignan

12. Sorcière, fantastique, mythologie, amours interdits, relecture féministe et un vin blanc, moelleux, ample, finale fraîche, sud-ouest, sémillon, sauvignon, muscadelle

13. Autobiographie, récits de morts, leçon de vie, maternité, survivre et un vin blanc, frais, rond, Vallée du Rhône, grenache blanc, bourboulec, vigneronne

14. Et enfin, vous avez été nombreuses et nombreux à nous faire totalement confiance et à opter, à l’aveugle, pour notre accord mots-vin. Merci !

Si on vous dit… “auteure américaine, dystopie, liberté d’expression, science-pas-si-fiction et phallocratie”, vous nous répondez ? VOX de Christina Dalcher, bien entendu !

En à peine quelques pages, Christina Dalcher arrive à nous plonger dans une réalité parallèle effrayante : un régime phallocrate totalitaire où les femmes n’ont plus aucun droit. 100 mots maximum par jour, pas de travail, pas d’argent, pas de voyage, pas de contraceptif. Elles ont par contre des obligations : obéir à leur mari, devoir d’abstinence hors mariage, être une bonne fée du logis. Alors, elle est pas belle la vie ? Le récit nous montre avec quelle facilité ce pouvoir a été mis en place, en instaurant les changements petit à petit. Et si cette histoire nous prend aux tripes et nous donne la nausée, c’est parce que cette réalité ne nous paraît pas impossible. Le discours de certains personnages ne manque pas de nous faire penser à celui de personnes de notre temps, qui existent bel et bien.On referme le livre soufflé.e, avec un “wake-up call” pour nous les femmes. Pour nous intimer de rester attentives. Pour nous montrer que ces libertés si durement gagnées peuvent être reprises assez facilement. Pour nous dire que c’est maintenant qu’il faut se battre pour les conserver, pour ne rien laisser passer parce qu’après… il sera trop tard.

Quant au vin qui se cachait derrière les mots “rouge, léger, glouglou, sans sulfites ajoutés, de Touraine/Loire et 100 % gamay”, il s’agissait de JEAN. Issu d’une cinquième génération de vignerons, Raphaël Midoir pratique une agriculture raisonnée par le respect de la faune et du terroir de sa région, la Touraine. Cette cuvée, obtenue grâce à une vinification traditionnelle et sans ajout de sulfites s’appelle “Jean” en hommage au grand-père du vigneron. Au nez, des notes de fleurs de sureau, de myrtilles, de mûres et quelques notes poivrées. En bouche, tendre par sa rondeur et sa souplesse, généreux par sa longueur et riche en arômes de fruits rouges et noirs, Jean est le vin glouglou idéal pour un apéro entre copains.

On en reprendrait bien un verre, pas vous ?

Nous vous proposions ensuite un “rouge, léger, fruité, bio, de Touraine/Loire, cabernet franc/grolleau” et un roman pour lequel il était question de “pudeur japonaise, solitude, mal-être intérieur, écriture métaphorique ainsi que de silences et non-dits”.

Derrière cette première série de mots se cachait un vin du domaine Les Tètes, situé en Touraine, dans la Loire. C’est l’histoire de 4 copains qui ont repris un domaine viticole dans le but de créer des vins sans prise de tête, mais bien travaillés : raisins cultivés de manière biologique, vinification naturelle avec des levures indigènes et très peu de sulfites. Au nez, des notes de pruneaux et de fruits rouges. En bouche, une véritable bombe de fruits ! Le Tète Red est un vrai vin de soif : léger et souple avec une finale fraîche et tonique.

Quant au livre, il s’agissait de De toutes les nuits les amants de Mieko Kawakami : Fuyuko, 34 ans, est correctrice éditoriale freelance. Personne ne partage son quotidien, pas de compagn.e.on, pas d’ami.e.s, pas de sortie. Toute la journée, seule dans son petit appartement, elle traque la faute et cherche le mot juste. Un paradoxe pour celle qui ne parvient pas à exprimer ses sentiments. De nature introvertie, elle sombre peu à peu dans les méandres de la solitude. Jusqu’au jour où elle rencontre Monsieur Mitsutsuka.

Mieko Kawakami plonge le lecteur dans un roman typiquement japonais sans grands rebondissements et pourtant, les pages se tournent presque d’elles-mêmes. Métaphores et poésie se mêlent pour décrire une facette de la société japonaise actuelle.

Notre troisième sélection mettait à l’honneur deux auteures belges, les aviez-vous reconnues? “Premier roman étourdissant, violence familiale, déterminisme, amour de sœur” a beaucoup fait parler de lui lors de sa parution, il s’agit bien entendu de La vraie vie de Adeline Dieudonné : une histoire qui se passe près de chez nous (ou qui pourrait) avec des références à des histoires que nous connaissons tou.te.s, des gens que nous pourrions croiser dans la rue, des paysages connus et des rêves que nous avons nous aussi caressés. La narratrice y raconte son enfance : un petit frère aussi adorable qu’adoré, une mère amorphe (peut-être à force d’essuyer les coups de son mari, parce que, oui, le père est), un père violent et abusif, dans un lotissement sans charme qui ne pousse a priori pas à avoir foi dans l’avenir. Mais la narratrice est une battante qui peut compter sur son intelligence et son désir de changer le/son monde. Alors quand un événement tragique traumatise son petit frère, elle décide de prendre les choses en main ! Son père va bien voir de quel bois ELLE, qui n’est qu’une fille, se chauffe ! De rêves d’enfant en désillusions et amère acceptation de la réalité, le lecteur ne peut que suivre le cheminement de l’héroïne en tournant les pages et en serrant les dents pour étouffer quelques sanglots, voire l’envie d’hurler, au fil de cette histoire d’injustice et de violence que l’on pourrait (malheureusement) qualifier d’ordinaires.

Une lecture rapide et étourdissante, comme une gifle, que nous recommandons (la lecture hein pas la gifle) qui était accompagnée d’un autre “premier roman (noir)” décrit également par les mots-clés “amis d’enfance, abus de confiance et souvenirs amers” qui ont permis à quelques-un.e.s d’entre vous de reconnaître Débâcle de Lize Spit. Pour ceux qui ne connaissent pas (encore) ce page turner, en voici un avant-goût : Seuls trois enfants sont nés en 1988 dans le petit village flamand dans lequel se déroule ce premier roman de Lize Spit : Laurens, Pim et Eva. C’est donc tout naturellement que ces trois compères deviennent de facto “les meilleurs amis du monde”. La narratrice, Eva devenue adulte, revient sur cette amitié et sur ses souvenirs d’enfance. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que grandir dans ce petit village ne fait pas rêver. Entre désoeuvrement et parents démissionnaires, il n’y a pas grand chose à faire à Bovenmeer. Un été, tout dérape. Pim et Laurens, piètres séducteurs, ont une idée pour se rapprocher des filles. Ils inventent un jeu et « demandent » à Eva de les aider. C’est le récit de cet été caniculaire qu’Eva nous raconte : des jeux d’adolescence a priori innocents et des histoires de famille somme toute banales. Le tout sur un ton relativement léger. Et c’est là, que le lecteur se fait avoir ! Lorsqu’il confond légèreté et cynisme… Car ce roman est profondément noir et l’histoire qu’il raconte est foncièrement triste et glauque. C’est un récit dérangeant qui se dévoile au fil des pages et forme, en fait, une boucle parfaite insoupçonnée du lecteur.

Derrière les mots “histoires de femmes, destins croisés, la part du colibri, solidarité, mots pour maux” se trouvait le dernier roman de Laetitia Colombani Les Victorieuses dans lequel on rencontre Solène, qui en quête de sens après une période de questionnement professionnel qui la fait tomber en dépression, répond à une petite annonce pour devenir écrivain public bénévole. Où ça ? Au Palais de la Femme, un foyer d’accueil destiné aux femmes précarisées de tous horizons. Mettant des mots sur leurs maux, Solène découvre les parcours de vie difficiles, les histoires tragiques et les récits tourmentés de ces femmes qui ont trouvé un refuge pour se reconstruire, elles aussi. Solène les aide dans cette tâche, à son échelle, à l’image du colibri de la fable bien connue. Des femmes donc, qui s’épaulent l’une l’autre dans des élans de solidarité toute féminine, ou plutôt toute humaine.

De solidarité humaine, il en est question aussi avec l’histoire (vraie) de Blanche Peyron que l’on découvre un chapitre sur deux ou sur trois. Née le 8 mars 1867 (ça ne s’invente pas), elle fonde en 1925, avec son mari, un refuge pour sauver les femmes fragilisées qui peuplent les rues du Paris dans lequel elle vit. Un refuge qui n’est autre que le Palais de la Femme. Commissaire de l’Armée du Salut, elle a voué sa vie aux démunis en mettant un point d’honneur à prouver que les femmes sont aussi compétentes que les hommes. Le genre de personnages dont plus de rues devraient porter le nom, si vous voulez notre avis !

Destins croisés de femmes qui, si elles ne partagent pas toutes la même force de caractère (on ne pourra s’empêcher de lever deux trois fois les yeux au ciel face aux réactions de Solène), ont toutes le mérite d’être des battantes, des victorieuses.

Sur la photo, ce livre est accompagné d’un vin “portugais, blanc et sec” remarquable par “son acidité et sa fraîcheur” dont les cépages étaient “trajadura et alvarinho”. Malheureusement, ce vin est resté bloqué à la frontière en raison de la pandémie et nous avons dû le remplacer par un autre vin qui lui était fort similaire excepté pour le cépage (Avesso, ici) : le Curvos. Une production du vigneron portugais Antonio Sousa dans la région d’appellation du vinho verde. Ces vins, réputés pour leurs côtés léger, frais et jeune, se distinguent par leur originalité et leur typicité qui résultent d’un terroir qui leur confère des propriétés uniques en termes de minéralité. Au nez, on note des touches d’agrumes, de pommes et de prunes tandis qu’en bouche, le Curvos est un vin sec avec une belle acidité et une persistance marquée.

On entend parfois dire que la poésie en effraie plus d’un.e… Il faut croire que c’est ce qu’il s’est produit pour ce livre, à moins que vous ne l’ayiez déjà lu ?

Personne ne s’est laissé tenter par les mots-clés “auteure indo-canadienne, poésie, illustration, féminité, résilience”. Et pourtant ! Si vous ne connaissez pas ce recueil de Rupi Kaur, foncez dans votre librairie indépendante préférée et achetez-y Le soleil et ses fleurs de toute urgence ! À travers sa poésie en prose, à la fois simple, belle, intense et sans filtre, Rupi Kaur nous emmène dans son univers. Un univers difficile où il est question de rupture, d’immigration, de sexualité, de souffrance, de famille mais aussi de résilience.

Quant aux mots “blanc, souple, fruité, bio, Touraine/Loire, chenin blanc, sauvignon”, ils désignaient le Tète Blanche du domaine Les Tètes (mais si vous voyez, on vous en parlait pour son pendant rouge, le Tète Red). Composé des cépages chenin blanc et mauzac, le Tète Blanche est frais et délicat, avec des notes de fruits blancs et fleurs blanches. Sa bouche est à la fois souple et gourmande et en fait le vin blanc parfait pour l’apéro.

Dans la droite ligne de Dans la forêt et de My Absolute Darling, il y a, aussi aux éditions Gallmeister, Sauvage de Jamey Bradbury. Alors oui, on sait qu’on place la barre haut en disant ça, mais aux personnes qui n’avaient pas été tentées par les mots-clés “Littérature américaine, nature et héroïne sauvages, secret de famille, légèrement fantastique et roman initiatique”, on vous conseille vivement de reconsidérer la chose ! Sauvage est l’un de ces romans qui se dévorent : l’intrigue en est… intrigante. Que cachent les comportements étranges de Tracy, l’héroïne ? D’où lui vient ce talent inné pour la chasse et le dressage des chiens ? Quel secret cachait sa mère ? Quand d’autres parents répètent à leurs enfants de “ne pas parler aux inconnus”, sa mère intimait à Tracy de “ne jamais faire saigner un humain”. Drôle de formulation, non ? Lecture parfaite par temps de canicule : l’histoire se passe dans les forêts enneigées de l’Alaska. Il y neige, on y fait des courses de chiens de traineaux et on doit vivre en harmonie avec la nature sauvage. Un rafraîchissant naturel à lire par 30 degrés, croyez-nous ! Et si ça ne marche pas, ça aura le mérite d’être dépaysant. En quelques pages, on se retrouve plongés dans ce coin d’Alaska, en lisière de forêt et on a l’impression d’entendre les chiens aboyer dans leur chenil… Difficile de résumer l’histoire sans gâcher le plaisir de lecture, mais sachez que c’est un véritable récit initiatique dont vous sortirez changé.e, comme son héroïne.

A ses côtés se trouvait un roman “inspiré de faits réels, historique romancé, portrait de femme, Nouvelle-Angleterre puritaine, quête de liberté”. Derrière ces mots, L’envol du moineau de Amy Belding Brown nous invite à suivre une partie de la vie de Mary Rowlandson, une femme soumise à son mari, pasteur d’une communauté puritaine de la Nouvelle-Angleterre du XVIIe. Autant vous dire que son quotidien ne ferait pas rêver les femmes du XXIe siècle. Enlevée par les Indiens et faite captive, elle découvre un mode de vie radicalement opposé à ce qu’elle connaissait jusqu’ici. Elle sera (heureusement ?) libérée quelques mois plus tard, en échange d’une rançon. Reprendra-t-elle la place de femme résignée que lui attribue la société bien-pensante qui l’entoure ?

Le livre présenté comme “autobiographie et enquête, démons intérieurs, peine de mort, poids du silence, sévices”, était L’empreinte d’Alex Marzano Lesnevich.

En 2003, l’auteure est étudiante en droit à Harvard et effectue un stage dans un cabinet reconnu pour la défense de détenus condamnés à la peine capitale. Jusque là farouchement opposée à la peine de mort, le cas Ricky Langley va bousculer ses convictions les plus profondes. Cet homme, auparavant déjà emprisonné pour pédocriminalité, est maintenant jugé pour le meurtre d’un petit garçon de 6 ans. La vidéo de ses aveux l’épouvante, il ne fait aucun doute qu’il doit être exécuté. Cette affaire réveille en elle de terribles sentiments qu’elle était parvenue à enfouir et la plonge dans une exploration de son propre passé. Victime de violences sexuelles lorsqu’elle était elle-même enfant, les chapitres alternent son récit familial et l’enquête au sujet de Ricky. C’est certainement ce pan du livre qui lui donne toute sa singularité : “Il s’agit d’un livre sur ce qui s’est produit, oui, mais aussi d’un livre sur ce que nous faisons de ce qui s’est produit. Il parle d’un meurtre, il parle de ma famille, il parle d’autres familles dont les vies ont été bouleversées par le meurtre. Mais plus que ça, bien plus que ça, il s’agit d’un livre sur la façon dont nous comprenons nos vies, le passé, sur la façon dont nous nous comprenons les uns les autres. Pour y parvenir, nous créons tous des histoires.”

Sur une touche un peu plus gaie, derrière les mots “rouge, fruité, finale épicée, bio, Côtes du Rhône, syrah, grenache, vigneronne” se cachait l’un des ultimes favoris de la sommelière de la team. On ne va pas vous mentir, le fait qu’il soit produit par Caroline Frey, considérée comme l’une des 200 personnalités du vin en France, n’y est pas étranger. Si on ajoute à cela une viticulture douce, biologique, avec une attention portée sur l’impact environnemental et la biodiversité, il termine de conquérir notre coeur. Il s’agit du Parallèle 45 du domaine Paul Jaboulet Ainé un vin fruité, intense et généreux, aux notes de réglisse et de poivre, au nez fruité (fraise et framboise) et épicé.

Derrière “Contes, héroïnes féminines, de tous temps, de tous lieux et adieu les clichés” se cachaient les Contes Pour Jeunes Filles Intrépides de Praline Gay Para : un recueil de contes dans lequel des femmes, mais aussi des littératures du monde entier sont mises à l’honneur.

Comment commence un conte le plus souvent ? Oui, par “il était une fois…”. Et bien, ce n’est pas le cas ici. Le recueil commence par “Elles étaient une fois…” et c’est véritablement un bon début. Car ces contes racontent les histoires de jeunes femmes, originaires d’Arménie, du Chili, d’Écosse, du Maroc, de Sibérie, de Syrie et j’en passe, qui en des temps reculés, ont pris leur destin en main et sont devenues des héroïnes.

L’auteure les présente dans l’introduction du livre en ces mots : “… elles n’attendent pas le prince charmant (…). Elles transgressent les interdits, même quand elles semblent s’y plier. Elles savent séduire celui qu’elles ont choisi, se faire passer pour un homme, déjouer la roublardise des puissants, échapper aux monstres, imposer leur volonté pour arriver à leurs fins. Comme dans la vie, elles empruntent les chemins de traverse pour aller au-devant de leurs désirs. Drôles, créatives, amoureuses, téméraires, culottées, futées, courageuses, exigeantes et surtout imprévisibles, elles nous surprennent.”

Et avec les contes, nous vous présentions un vin “blanc, fruité et vif, à la finale minérale de Touraine, dans la Loire ; 100 % Sauvignon” qui n’était autre que Les Pillotières, un vin du Domaine Preys : l’un des plus grands et des plus modernes domaines du Val de Loire, implanté sur les terroirs d’appellation Touraine et Valençay. Ce domaine propose une gamme complète de vins blancs, rosés et rouges, d’une grande typicité, à la fois légers et délicats, gouleyants et rustiques : à boire jeunes et frais. Les Pillotières est un 100 % Sauvignon dont se dégagent, au nez, des dominantes florales de buis, d’acacia, et d’aubépine avec des notes de pêche blanche et une finale fumée. En bouche, c’est un un vin vif et bien typé, qui a une belle longueur et une finale unique à la fois minérale et fumée.

C’est l’été, certain.e.s d’entre vous sont en congé, le soleil brille… Tous les éléments semblent réunis pour s’offrir un moment de lecture en pleine nature, et pourquoi pas à l’ombre d’un arbre ? Si cette idée vous parle, le choix du jour devrait lui aussi vous intéresser.

Nous vous présentons aujourd’hui une œuvre puissante, poétique et intelligente, rien que ça.

Les mots “roman choral, nature writing, écoterrorisme, communication et monde végétal” faisaient référence à L’Arbre Monde de Richard Powers, une œuvre magistrale dans laquelle 9 personnages entrelacent leur histoire autour des véritables héros de ce récit : les arbres. Chaque jour de plus en plus menacés par notre société, les arbres sont en danger. Et pourtant, ils sont indispensables à la vie. Bien plus qu’un roman, ce livre fourmille de révélations au sujet de ces êtres profondément sociaux (toutes les données exposées sont vraies).

C’est l’histoire d’une prise de conscience. On y apprend comment les arbres sont capables de communiquer entre eux pour se prévenir d’éventuels dangers par exemple, qu’ils sont doués d’une volonté propre, qu’ils “pensent” et s’organisent pour se protéger. L’auteur s’est réellement intéressé à la nature alors qu’il avait plus de 50 ans et depuis, son credo pourrait se résumer en “Changer le monde, un lecteur à la fois”, et c’est plutôt réussi !

On ne vous cache pas qu’il s’agit d’une lecture exigeante, elle demande un investissement personnel en terme de concentration (et on vous accorde un léger bémol quant à quelques passages un peu tirés en longueur), mais qui en vaut largement la peine. Une œuvre ambitieuse et nécessaire après laquelle vous ne regarderez plus les arbres de la même manière !

Côté vin, “Rouge, généreux, tanins veloutés, notes épicées, Côtes du Roussillon, syrah/carignan” : des mots qui décrivent parfaitement Le Terrassous ! Sa bouche est à la fois puissante, ample et généreuse tandis que son nez possède des arômes de fruits rouges confiturés et de garrigue. Ce vin provient du terroir du Roussillon, et ça se sent : avec son attaque franche, son explosion de fruits rouges mûrs et sa finale épicée, c’est un vin qui sent bon le soleil. Ses vignerons, précurseurs sur la réduction du traitement de la vigne, se sont engagés, il y a plus de 10 ans, dans une démarche environnementale appelée “écophyto” dont l’objectif est de produire des vins sans résidus de pesticides (c’est ça qu’on veut).

“Sorcière, fantastique, mythologie, amours interdits, relecture féministe”, voilà les quelques mots qui en ont séduit plus d’un, et avec raison ! Les sorcières sont à la mode en ce moment, et c’est l’histoire d’une des premières d’entre elles, Circé, que Madeline Miller nous relate dans son livre. On est plongé.e.s dans un monde mêlant réel et fantastique, peuplé de dieux, déesses et autres créatures célèbres de la mythologie grecque, dont de nombreux noms ne nous sont pas inconnus.

Fille du dieu Soleil Helios et d’une Océanide, Circé n’est “que” une demi-déesse. Elle ne possède donc pas de pouvoirs intrinsèques ni, d’ailleurs, les charmes de sa mère ou de sa soeur. Dans un monde où tout est basé sur le pouvoir et l’apparence, autant vous dire qu’elle n’a pas eu beaucoup de chance au départ. Sauf que … sauf que, Circé refuse de rester à la place qui lui est assignée, elle refuse qu’on lui dicte ce qu’elle peut ou ne peut pas faire et qui elle a le droit ou non d’aimer.

“Quand je suis née, le mot désignant ce que j’étais n’existait pas.

Madeline Miller nous offre ici une relecture d’un épisode célèbre de l’Odyssée. De personnage secondaire, Circé devient pour la première fois héroïne de sa propre histoire. Présentée jusqu’à maintenant comme la méchante sorcière qui retient Ulysse et ses marins sur son île pendant plusieurs années, on la découvre comme une femme forte, indépendante, libre de ses désirs et de ses choix, et qui décide de bousculer les traditions et de prendre en main son destin.

Dans le trio de fondatrices d’Enlivrez-vous, la box, on a une fan de vin moelleux ; c’est pourquoi il nous semblait indispensable de vous en proposer un. Blanc, moelleux, ample, finale fraîche, sud-ouest, sémillon, sauvignon, muscadelle” sont les mots-clés qui désignaient le Château Septy, un classique Monbazillac, au nez de miel, abricots confits et pêches, et à la bouche généreuse, fruitée et agréablement équilibrée.

Les mots autobiographie, récits de morts, leçon de vie, maternité, survivre” ne sont peut-être pas les plus joyeux mais c’est pourtant un livre plein de vie que Maggie O’Farrell nous offre dans I am I am I am.

Dix-sept instants.
Dix-sept petites morts.
Dix-sept résurrections.

I am I am I am, ce sont 17 petits histoires dont chacune nous retrace un épisode de la vie de l’auteure durant lequel elle a frôlé la mort, de près ou de manière plus lointaine. On pourrait croire à un récit morbide mais Maggie O’Farrell réussit à nous conter cela de façon simple et directe, sans apitoiement ni morale bidon.

“Frôler la mort n’a rien d’unique, rien de particulier. Ce genre d’expérience n’est pas rare ; tout le monde, je pense, l’a déjà vécu à un moment ou un autre, peut-être sans même le savoir. La camionnette qui passe au ras de votre vélo, le médecin fatigué qui, finalement, décide de revérifier le dosage, le conducteur ivre que ses amis réussissent laborieusement à convaincre de leur donner ses clés de voiture, le train raté parce qu’on n’a pas entendu le réveil sonner, l’avion dans lequel on n’est pas monté, le virus que l’on n’a pas attrapé, l’agresseur que l’on n’a jamais croisé, le chemin jamais emprunté.

I am I am I am, c’est aussi un roman sur la femme : quand elle va voir la police après une rencontre avec un homme bizarre et qu’on lui rit quasiment au nez, quand elle a beau expliquer à l’obstétricien qu’elle ne peut pas accoucher de manière naturelle et qu’il lui refuse la césarienne, quand elle parle du tabou autour des fausses couches …

Blanc, frais, rond, Vallée du Rhône, grenache blanc, bourboulec, vigneronne” : Si certains mots vous paraissent familiers (Vallée du Rhône et vigneronne), c’est parce qu’il s’agit d’un autre vin de Caroline Frey, propriétaire du domaine Paul Jaboulet Aîné dont on vous chantait les louanges, il y a quelques jours. Les Traverses, c’est le nom de ces murs qui soutiennent la terre pour lutter contre l’érosion due au Mistral. Les Traverses, c’est aussi le nom de ce vin fruité et souple, dont la bouche est emplie de fraîcheur et dont le nez est à la fois floral et fruité.

Last but not least : l’accord ! Ici pas de mots-clés, juste un concept que l’on n’avait peut-être pas expliqué de la plus claire des manières.

L’accord mots-vin, c’est comme au resto, quand le sommelier sélectionne un vin qui va parfaitement avec votre plat : un accord mets-vin. Ici, c’est tout pareil sauf qu’à la place du plat, on a mis un livre en jouant plutôt sur un nom, une illustration ou une idée commune.

Apparemment, vous aimez les surprises, car vous êtes beaucoup à nous avoir fait une confiance aveugle. Ici, le livre et le vin qui fonctionnaient en duo étaient Terres Fauves de Patrice Gain et Le Loup dans la Bergerie du domaine de l’Hortus. Nul doute que le lecteur aura rapidement identifié le Loup dans la Bergerie” dans cette histoire qui aurait pu être écrite d’une encre rouge vin.

David McCae est écrivain et new-yorkais. Un vrai New-yorkais, du genre qui se plaît dans le tumulte de la ville et à qui la foule de gens dans les rues donne un sentiment d’appartenance. Alors, quand son éditeur lui demande d’aller dans un village du fin fond de l’Alaska pour interviewer un certain Dick Carlson, autant vous dire qu’il n’est pas ravi.

Surtout que ça ne se passe pas du tout comme prévu et que David se retrouve seul, au milieu de nulle part, livré à lui-même et à la nature sauvage. À David d’apprendre à survivre dans ce milieu hostile. Mais s’il y parvient, sera-t-il capable de survivre aussi à son retour parmi les hommes qui le sont tout autant ?

Le Loup dans la bergerie est un vin rouge, léger et fruité tout en rondeur et en souplesse. Il provient du Domaine de l’Hortus dans le Languedoc-Roussillon et a été conçu par les nouvelles générations de la famille Orliac, dans le plaisir et pour le plaisir.

Alors qu’avez-vous pensé de cette association ? Elle avait du mordant, non ?

2 commentaires

  • anne de brabander

    Bonjour,
    J’ai entendu l’entretien avec Marie-Christine sur Vivacité ce lundi. Je salue votre initiative. Par curiosité je consulte votre site et je découvre beaucoup plus, beaucoup mieux que ce que je ne pouvais penser. Superbe choix intelligent, magnifique présentation.
    Deux éléments m’arrêtent cependant pour une commande. Les quelques mots-clés ne peuvent me satisfaire pour le choix d’un roman, ou le choix des mots-clés n’est-il qu’une étape avant de pouvoir lire la présentation ? Dans le cas où vous réservez la surprise (c’est ce que j’ai cru comprendre), je ne suis pas intéressée et, surtout, comment faire si le bouquin a déjà été lu ? Retour gratuit ? Autre proposition de livre? … Quelle est votre solution?
    De toute façon, bravo pour votre très belle idée. Bonne chance

    • La team Enlivrez-vous

      Bonjour Anne,

      Merci pour ce commentaire 🙂
      Effectivement, notre concept propose de choisir un livre sur seule base des mots-clés. Nous n’envoyons ni le titre ni la présentation en amont. Lorsqu’une personne choisit elle-même son livre, les 5 mots-clés lui permettent normalement de reconnaître un livre déjà lu. Lorsqu’il s’agit d’un cadeau par contre, c’est plus risqué et nous proposons alors d’échanger le livre dans les 48h qui suivent sa réception. A noter aussi, nous sélectionnons des livres parus récemment au format poche (généralement dans les 6 derniers mois) pour limiter ce risque. Nous restons bien entendu disponibles pour répondre à d’éventuelles autres interrogations 🙂 Belle soirée !

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